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► LE BILLET de Ludwig • Urgence sociale
Je ne sais plus par où commencer tant les sujets de révoltes ne manquent pas. Pas une seule journée sans que de mauvaises nouvelles nous tombent dessus. Ce ne sont pas des billets bimensuels qu’il nous faudrait, mais une quotidienne ! Mais puisqu’il faut bien vous écrire mes états d’âme, je n’ai qu’à commencer par vous parler des enfants à la rue. C’est bien, ça, les enfants à la rue. Les enfants, ça fait toujours chialer dans les chaumières, pourvu qu’ils soient français, tout de même.
Alors voilà, nouveau record (et pas de chaleur) battu, le nombre d’enfants à la rue augmente, étonnant, non ? Quand la précarité et la pauvreté explosent, les enfants trinquent. Au moins 2 822 enfants sont à la rue en France, dont presque 700 sont âgés de moins de 3 ans, selon un décompte du Collectif des associations unies, Jamais sans toit, l’Unicef France et la FCPE. C’est 42 % de plus qu’à la fin d’août et 41 % de plus qu’il y a un an (1). Ce ne serait qu’un aperçu. L’État est donc sommé d’agir. Tiens, on va faire un Grenelle ! En attendant, on ferme les places d’hébergement d’urgence, le 115 est toujours saturé et la protection de l’enfance tout autant. Tiens, parlons-en de la protection de l’enfance. Il parait qu’il faut la sauver. Ce n’est pas une découverte, tant les travailleurs sociaux, inaudibles, tirent la sonnette d’alarme depuis des années. De nombreuses mesures ne sont pas appliquées, les foyers débordent et manquent de place, le manque de structures et de professionnels est criant. Alors, on va faire une pétition, initiée par Jean-Pierre Rosenczveig (2) et Maxime Zennou (3). Souhaitons qu’elle sorte du lot, une de plus, mais je la soutiens et la signe (4). Et vous ? Déboucherons-nous sur un plan Marshall, comme souhaité ? Permettez-moi d’en douter, mais faites-moi mentir s’il vous plait, que je me réveille un matin dans un monde où tout va bien. Vœux pieux.
Et s’il n’y avait que la protection de l’enfance ! Parce qu’il parait qu’il faut aussi sauver la psychiatrie et le manque de lits, la PJJ et le manque de moyens, le handicap dont les directeurs d’établissement rendent les clefs, l’école inclusive et les Aesh, les lieux d’enfermements délabrés, les personnes à la rue, les hôpitaux, la presse sociale, Les MNA, j’en passe. Et il parait que tout cela est urgent. Moi je pense que l’État gestionnaire s’en fout royalement.
Au fait, vous l’entendez, le bruit des bottes dans les rues ? Cet œuf toujours fécond d’où a surgit la bête immonde ?
Enfin, bref, comme dirait Jiho, « je sais que c’est urgent, on est en train d’en débattre ».
(1) Le monde, octobre 2023 (2) Magistrat honoraire et président d’ESPOIR (3) Directeur général de SOS-Jeunesse (4) https://www.mesopinions.com/petition/enfants/sauver-protection-enfance-pendant-qu-temps/219831
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