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■ ACTU-La mobilisation du social bat en retraite

Un taux d’encadrement dont rêve les travailleurs sociaux pour cette journée de mobilisation du secteur médicosocial. À Marseille ce mardi à 11h, alors qu’une délégation CGT est reçue à la Préfecture, une dizaine de travailleurs sociaux font acte de présence sous le regard de cinq CRS. « Un pour deux, c’est ce qu’on revendique dans nos services », s’amuse une éducatrice portant un gilet du syndicat Sud et travaillant dans un CHRS qui accueille des familles.



À Marseille peu de manifestants, mais de la presse, "Ça fait de la visibilité", se satisfait une éducatrice syndiquée à Sud. ©Myriam Léon

Elle discute avec un éducateur de prévention de l’Addap 13. « Après 13 manifestations contre la réforme de la retraite, c’est difficile de mobiliser sur des manifestations sectorielle, en plus les journées de grève pèsent sur les budgets », explique-t-il. Lui même rentre de vacances et ne prend son service qu’en début d’après midi.

Adsorption uniformisation

Référente sociale dans un accueil RSA, Naïma a répondu à l’appel en tant que délégué du personnel. Son service va bientôt fermer. « L’association pour laquelle je travaille a carrément refusé de répondre à l’appel à projet, l’accompagnement était trop sous doté d’après la direction. Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir, car une autre structure a aussitôt récupéré le marché, apparemment c’est un grand groupe. »

La mise en concurrence des associations s’invite donc dans la conversation, tout comme les absorptions des petites structures par les plus grosses, plus solides financièrement et peut-être plus malléables. « Les autorités et les pouvoirs publics préfèrent avoir un interlocuteur unique, mais ça uniformise les propositions », regrette l’éducateur.

Adultes relais non formés

Justement son employeur, l’Addap 13 est l’unique club de prévention des Bouches-du-Rhône. Il a donc mis en place les « bataillons de la prévention » déployés depuis juin 2021 à la demande du gouvernement pour lutter contre la délinquance.

Dans le centre de Marseille qui compte plusieurs quartiers sensibles, cette innovation a provoqué un redécoupage des secteurs, trois au lieu de deux. A priori, une idée positive au vu de l’étendu du territoire. « Sauf que non, nous formions deux équipes de trois, maintenant nous sommes trois équipes de deux, détaille l’éducateur. En plus nous travaillons en binôme avec des adultes relais qui, eux-mêmes, ont besoin d’un accompagnement. Pourquoi pas, mais il faudrait qu’ils bénéficient à minima d’une formation de moniteur éducateur. »

La mobilisation s’étiole, les problématiques s’affirment. Le 6 juin, les travailleurs sociaux seront certainement nombreux dans la rue, mais noyés dans la masse.

Myriam Léon


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