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■ ACTU - Les aides de la PCH s’ouvrent enfin au handicap psychique ou mental
L’élargissement de la Prestation de compensation du handicap (PCH) aux personnes vivant avec un handicap psychique, mental, cognitif, ou des troubles du neuro-développement, est effectif depuis le 1er janvier 2023. Quels changements impliquent l’entrée en vigueur du décret du 19 avril 2022 ?
Cette victoire des associations du secteur résulte d’un travail acharné. Elle permet aux personnes vivant avec un handicap psychique ou mental de bénéficier de la Prestation de compensation du handicap (PCH) pour financer notamment des « aides humaines » au titre du « soutien à l’autonomie ».
En théorie, l’ouverture de la Prestation de compensation du handicap devrait permettre à des personnes de sortir du logement en institution. ©Adobe stock
« Jusqu’ici, les critères d’éligibilité étaient axés sur des incapacités fonctionnelles. Les seuls "actes essentiels" donnant droit à une aide humaine étaient "la toilette, l’habillage, l’alimentation, l’élimination", ou le besoin de "surveillance" lié à des troubles du comportement, rappelle Roselyne Touroude, vice-présidente de l’Unafam. En créant un nouveau domaine d’aide humaine de "soutien à l’autonomie", le décret rend les aides éligibles à un public beaucoup plus large. »
Le texte détaille les actes éligibles au « soutien à l’autonomie » : organiser sa vie quotidienne et domestique, son autonomie dans le logement, se déplacer, communiquer, prendre soin de sa santé, participer à la vie sociale, réaliser des activités ménagères, gérer son stress face à l’imprévu, etc. « Pour l’alimentation, par exemple, cela englobe la liste de courses, l’achat des denrées, le rangement, la préparation du repas, c’est beaucoup plus global que l’aide qui existait », souligne Roselyne Touroude.
Sortir des besoins primaires
En cours de rédaction, un guide technique sera adressé à toutes les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) afin qu’elles évaluent les besoins de manière harmonisée. « Le décret prévoit jusqu’à trois heures par jour d’aide humaine pour le soutien à l’autonomie, un temps cumulable avec les autres domaines d’aide humaine : toilette, surveillance, etc », précise la vice-présidente.
Difficile à ce stade de prévoir combien de personnes solliciteront et bénéficieront de ce nouveau droit. « Les situations de troubles psychiques, troubles autistiques, troubles des fonctions exécutives, altération des fonctions mentales, ou cérébro-lésées deviennent éligibles, poursuit la responsable associative. Des personnes, actuellement obligées de vivre en établissement, pourraient mobiliser ces aides et avoir un logement autonome. »
Autre inconnue, en pleine crise du recrutement, qui va réaliser ces heures ?
Mariette Kammerer
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