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■ ACTU - Plan autisme : tout inclure pour mieux exclure ?

Le 14 novembre 2023, Emmanuel Macron a dévoilé la stratégie nationale « Autisme et troubles du neurodéveloppement » 2023-2027, attendue depuis janvier. Dotée d’une enveloppe de 680 millions d’euros, contre 543 pour 2018-2022, elle change de nom pour devenir « Stratégie pour les troubles du neurodéveloppement : autisme, dys, TDAH, TDI ».

« Il ne manque plus que les SDF », s’amuse sur sa page Facebook, Laurent Savard, comédien et auteur, devenu un expert de l’autisme suite à la naissance de son fils, Gabin. Pour lui, comme pour les associations de familles, le changement de nom de la stratégie nationale « autisme » n’augure rien de bon.



Toujours mal payées, mal formées, mal considérées, les accompagnantes d’élèves en situation de handicap continuent de manquer à l’appel. ©Armandine Penna

Attendue depuis près d’un an, la précédente prenait fin en 2022, cette stratégie fait le choix de placer l’autisme dans un package avec les troubles dys, soit 80 % des troubles du neurodéveloppement (TND). Du coup, les parents concernés craignent de voir plus de personnes, avec des troubles très différents, mises en concurrence pour le même nombre de places et de professionnelles.

Troubles sans lien les uns avec les autres

Annoncé par Emmanuel Macron dans la toute nouvelle Maison de l’autisme d’Aubervilliers (93), le nouveau plan tient en six engagements et quatre-vingt-une mesures avec un budget augmenté. Fruits d’une concertation et d’une consultation citoyenne, les six engagements sont frappés au coin du bon sens et répondent aux besoins : développer la recherche sur les TND, garantir une solution d’accompagnement à tous, avancer l’âge du repérage, adapter la scolarité, accompagner les adolescents et les adultes dans les phases majeures de leur vie, faciliter la vie des personnes et de leur famille.

Un vrai statut pour les AESH

Mère d’un garçon de 8 ans diagnostiqué autiste, Daphnée n’y voit pas vraiment de quoi être rassurée : « Plutôt que de prendre de vraies mesures en donnant à l’Education nationale et aux maisons départementale des personnes handicapées les moyens d’une réelle inclusion, notamment des accompagnantes des élèves en situation de handicap (AESH) avec un vrai statut, une vraie formation et un vrai salaire, ce plan mélange des troubles sans lien les uns avec les autres. La place d’un enfant avec des troubles du déficit de l’attention ou dys est à l’école, pas en établissement spécialisé. Ces annonces laissent entendre que, non seulement les enfants autistes vont rester au banc de l’école, mais d’autres vont les rejoindre dans leur exclusion. »

Myriam Léon


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