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Le 8 janvier, l’association Un début de réseau a lancé une plateforme pour mettre en lien des salariés avec des jeunes en insertion accompagnés par une structure sociale. Objectif : permette aux jeunes de se constituer un réseau.

D’après Pôle emploi, 60 % des personnes entrent dans le monde du travail grâce à leur réseau. Cette donnée confirme la reproduction des inégalités sociales observées durant la scolarité, particulièrement flagrantes lors du stage de troisième. Faute de réseau, la fille de la femme de ménage a de fortes chances de se retrouver en observation auprès d’un agent d’entretien, quand celle du cadre va passer une semaine avec un juge. Autre symbole de l’échec de l’Éducation nationale, chaque année cent mille jeunes quittent le système scolaire sans diplôme, ni qualification.

Coup de pouce

Depuis 2012, la société coopérative et participative Ça me regarde cherche à construire des passerelles entre le monde de l’entreprise et ces décrocheurs. Avec les RTT solidaires, elle a commencé par proposer une autre manière de resserrer les liens entre collègues en proposant des actions solidaires plutôt que du saut à l’élastique. Depuis le 8 février, la SCOP développe la plateforme Un début de réseau, pour offrir aux 16-25 ans qui ne peuvent pas bénéficier d’un réseau parental, la possibilité de s’appuyer sur des professionnels désireux de leur fournir un coup de pouce.
Ce réseau social est dédié aux jeunes inscrits dans des dispositifs d’insertion : école de la 2e chance (E2C), établissement pour l’insertion dans l’emploi (Epide), missions locales… « Les jeunes que nous accompagnons pensent qu’avoir du réseau c’est connaitre un chef d’entreprise ou un directeur des ressources humaines, explique Laurie Morieux, directrice des E2C dans le 77, le 78 et le 95. Nous travaillons l’idée que le réseau c’est une personne avec laquelle on va entrer en contact pour un accompagnement, un conseil ou une mise en relation. Cette plateforme est une première pierre à l’édifice dans la mise en lien avec des professionnels dans un cadre sécurisé et accompagnant. »

Toute structure d’accompagnement vers l’emploi peut s’inscrire sur ce « LinkedIn » spécialisé. Conseiller en insertion et travailleurs sociaux se chargent ensuite de familiariser les bénéficiaires à ce nouvel outil qu’ils s’approprieront ensuite à leur rythme. « Nos jeunes n’ont ni le profil, ni l’autonomie, ni le réflexe de se saisir de ce type de plateforme pour se rendre visibles, constate Laurie Morieux. Un début de réseau va leur permettre de se familiariser à ces outils extrêmement performants pour entrer en lien avec d’éventuels employeurs. » Avant le lancement national, une phase test de trois mois a entraîné l’inscription de trois cents jeunes et cent cinquante professionnels. L’un d’eux a ainsi trouvé à se loger gratuitement à Paris afin de se rendre le lendemain matin à un entretien d’embauche. C’est ça le réseau.

http://www.undebutdereseau.org/

Myriam Léon