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► C’est quoi le problème ? Par Mélodie • Branle-bas de combat
Quelque part en France, dans une petite structure – géographiquement éloignée du grand Institut médico éducatif dont elle dépend –, qui accueille 12 enfants, une gestionnaire (très éloignée aussi des préoccupations dudit service) décide de remplacer par des intérimaires les trois professionnels qui ont le Covid ! Des petits, âgés de 6 à 10 ans, dont deux nouveaux, vont voir débarquer, le mardi suivant, des têtes nouvelles ; des gens qui ne connaissent ni les lieux, ni le projet, ni les difficultés des petits, ni les parents, ni l’organisation, ni comment récupérer les repas, pas plus que les codes d’accès aux ordinateurs pour y piocher quelques infos. Chacun sait combien le temps de la rencontre est une étape incontournable ! Mais, un nouveau concept débarque dans le social : l’« Interchangeabilité » ! Rien de tel pour balayer en quelques heures des semaines de tricotage relationnel. C’est vrai que le lien n’est plus la priorité depuis quelques années déjà, mais là, c’est du grand n’importe quoi. Il ne faudrait pas fermer un service, au cas où l’Agence régionale de santé n’ait l’idée de taper sur les doigts de la nouvelle directrice ? Laquelle n’y comprend pas grand-chose au sens du travail sur le terrain ! Branle-bas de combat pour sept petites heures, alors que les parents se sont organisés pour garder leurs petits. C’est dingue ce manque de bon sens ! On pourrait se dire qu’elle veut aider les parents, mais non, la plupart du temps, elle ferme vite la porte de son bureau quand elle aperçoit une famille au bout du couloir. Ça ne peut pas être financier, puisque le Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens est passé par là et que cette journée, à payer des intérimaires, risque de coûter bonbon !
Jamais cette équipe n’a été absente dans sa totalité, jamais jusqu’à ce jour, après deux années de Covid ! D’ailleurs, ces éducs aiment leur boulot, sont consciencieux et responsables. Omicron a décimé l’un après l’autre les adultes, et le plus résistant s’est effondré un vendredi soir. Le week-end n’a pas suffi pour organiser le lundi, mais dès le lundi, la direction a délégué plusieurs personnes pour qu’elles trouvent une solution. Elles se sont débattues pour que le service rouvre dès le mardi, histoire d’assurer sa continuité (hi, hi). Le mercredi est un temps de réunion, donc pas d’enfants et le jeudi deux permanents revenaient. En résumé, pour une journée, elle remue ciel et terre, pourquoi ? Mystère ! Elle incarne à merveille le contre-pied d’un projet réfléchi et contenant. A-t-elle pensé aux enfants – les premiers concernés –, quand elle choisit de transformer en garderie, un lieu éducatif ? Rajouter des difficultés à la complexité de la déficience, personne n’y avait pensé avant. Peut-être que ça part d’un bon sentiment et qu’elle veut tester leur capacité d’adaptation aux bouleversements, qui sait ?
Dénouement : « Tout ça, pour ça ! ». Trois enfants étaient présents, ils ont pleuré toute la journée, en réclamant les éducs absents !