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Partir à Disneyland ce n’est pas la tasse de thé de l’équipe, c’est celle de l’instit d’envisager de trimballer neuf gamins âgés de 5 à 9 ans – pas des plus adaptés ni des plus tranquilles –, dans cette usine à rêves (heu, à fric, pardon). Mais on ne va pas accuser le manque d’enthousiasme de certains pour justifier l’enchainement des catastrophes sur trois jours. Malgré ses réticences, l’éduc s’est retrouvé responsable du séjour. La poisse ! L’idée de passer deux nuits blanches dans un hôtel de sept étages, bourré d’étrangers friqués venus de l’autre bout du monde, ne l’enchante absolument pas. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller ! Au revoir aux parents qui essuient vite fait quelques larmes. Direction la gare qui se trouve à 80 bornes, en Trafic. Vingt minutes et quinze kms plus tard, bouchons ! Puis, fermeture de l’autoroute. Le train part dans une heure trente, ils ont encore de la marge, mais il fait chaud et les gosses s’énervent, rien de plus normal. La guigne ! Merci AREA qui goudronne en pleine nuit, la veille d’une canicule, avec un mauvais goudron ! Eh oui, en ce jour mémorable de mai, entre 13h et 16h30, ils sont comme tant d’autres bloqués... car la chaussée fond. Ils ont loupé le train ? Oui. Ils ont payé l’autoroute ? Oui. Ils ont eu celui de 18h, ouf ! Avec trois minutes pour jeter enfants et bagages à l’intérieur ! Oui. « Jeter » est le mot le plus explicite pour décrire cette scène, car le train s’arrête trois minutes et redémarre dans la foulée avec ou sans voyageurs, avec ou sans bagages ! Avec les uns sans les autres et réciproquement. Faut y être pour y croire ! Ils y sont ! C’est ça Ouigo, pas cher, mais incertain ! Enfin, pas cher, faut voir, ils ont eu 200 euros à rajouter pour avoir loupé le précédent. Après deux heures trente de trajet, navette jusqu’à l’hôtel, douches, buffet-repas avant 22h30, le beau monde est au lit à 23h. Six adultes pour neuf enfants, ils réussissent ! Bravo !
La chance daigne sourire le lendemain. Aller dans ce parc avec des enfants handicapés, c’est magique. Pas d’heures de queue devant chaque manège. Neuf tours dans la journée, un record. Les enfants plus ordinaires n’ont le temps d’en faire seulement trois ! Journée éprouvante, mais amortie... et les bambins sont heureux, tant mieux.
Ils pensent que le pire est derrière eux. Mais non, c’est ça la LEM, c’est la loi de l’emmerdement maximum. Trois heures de retard au retour – suicide sur la voie, train en panne –, sans compter l’angoisse de rester jusqu’au mercredi suivant, car pas de Ouigo avant. Les gosses sur le quai sont charmants. Pas de petits sandwiches distribués en guise d’excuses, rien. Faut même payer un euro par personne pour aller aux toilettes ! Non, ils ne payent pas, ils sautent la barrière, faut quand même pas pousser ! Les derniers arrivent chez eux à une heure du matin. L’équipe épuisée, les parents compréhensifs et les enfants heureux de leur mini séjour.
Alors, si AREA ne fait pas un geste, en retour à la réclamation, et si Ouigo n’offre pas de dédommagement, c’est la LEM puissance dix !