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Depuis plusieurs années, les jeunes diplômés, les jeunes travailleurs sociaux ne sont plus ce que nous avons été….
Nous les plus anciens, témoins d’un monde en perpétuel mouvement, de lois en lois, de propositions d’accompagnements, de murs en inclusion, de regards changeant sur notre monde, de ce que nous avons vécu qui ne sera plus.
Nous les anciens, qui étions persuadés que pour être un bon travailleur social il fallait rester, que pour s’engager, c’est dans le temps que cela se passe, pas dans l’éphémère ….
Nous les anciens, pour la plupart restions dans nos institutions, et sans se poser trop la question d’aller voir ailleurs, bâtissions des moments soignants, des rencontres fiables et solides.
Depuis, il y a eu la vie dehors, la société comme on dit, d’autres perspectives proposées, peut-être moins stables pour la relève … Peut-être, moins glorieuses aussi !!!
Et ces générations de travailleurs sociaux, qui des leurs études, sont peut-être un peu formatés par des systèmes de pensées assez éloignés des nôtres, nous les anciens.
Mais, je les vois travailler depuis quelques années, avec leur jeunesse, cette fougue que nous devions avoir nous aussi … à leur âge !!
Une autre façon d’envisager la vie, le rapport au travail, l’engagement, ce fameux « sacerdoce », de n’être pas là par hasard….
Tout ce que nous avions entendu, à notre époque…
Eh bien, je les aime ces jeunes, cette jeunesse libre, face à une société pas très optimiste, aseptisée, moins souple peut être.
Ils sont bosseurs, modernes, dans leur temps, bousculent nos vécus, en font un mix et sont de vrais forces vives….
Ils ne resteront pas aussi longtemps que nous, et alors !!
Ils préfèreront un CDD plutôt qu’un CDI pour voir, et alors !!
Ils ont cette pétillante de jeunesse pour construire des relations et des histoires avec les enfants que l’on accueille.
Ils ont aussi, cette capacité dynamique « d’y être vraiment », sans se demander s’ils doivent s’installer pour être sur le bon chemin de la rencontre thérapeutique.
Je les voie tous les jours, avec leurs sourires de jeunes au coin de nos grisailles d’anciens…
Nous sommes sûrement à l’orée d’un virage, bien au-delà de notre monde médico-social, du rapport au travail, au temps, à l’existence, peut être aussi.
Alors cette jeunesse, comme toutes les jeunesses, a à nous apprendre ce que nous devons apprendre sur ce qu’est la vie moderne.
Ils nous font la preuve très souvent que le temps n’est pas un outil au service de l’engagement.
Ils sont autant sur le terrain, manches retroussées, projets rédigés pour faire que les gamins soient accompagnés par une équipe multi-temps…
Des anciens et cette belle jeunesse !!!!