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✊ Travail social en colère • Eternelles oubliées
Par L. B., assistante familiale
Je suis assistante familiale depuis plusieurs années, fière de l’être. Je suis épanouie dans mon travail, mais je ne comprends pas qu’une fois de plus nous restions invisibles.
Eh oui, dans la définition de notre métier, on peut voir apparaître « travailleur social ». Pendant la formation professionnelle en cours d’emploi à laquelle notre métier est maintenant soumis, ce statut nous est répété. Mais dans les faits, il semblerait que nous soyons les oubliées des oubliés du Ségur, puisque nous ne faisons pas partie de tous les travailleurs sociaux qui eux vont avoir la Prime... Je trouve cela très dévalorisant.
Il paraît que notre salaire va être minimum un smic pour un seul accueil. Qu’en est-il des accueils supplémentaires ? Et de notre retraite ? Nous n’avons pas d’évolution de carrière, pas de prime d’ancienneté, pas de repos hebdomadaire ou de compensation financière. Les départements nous défraient de nos frais liés aux accueils à leur bon vouloir, sans que soient prise en compte l’évolution des coûts de la vie, l’augmentation exponentielle des frais liés aux déplacements nécessaires à la prise en charge des enfants...
Nous ne bénéficions toujours pas de présomption d’innocence, quand des accusations sont portées contre nous. Avant même que la moindre preuve soit établie, nous sommes suspendues. Nous ne sommes toujours pas inclus systématiquement dans les équipes éducatives...
Notre mission est primordiale pour l’épanouissement des mineurs que nous pouvons accompagner. Notre métier est beau, indispensable, prenant, risqué pour nous-mêmes mais aussi pour nos familles, il est plus qu’un métier mais un réel engagement qui mérite bien plus de reconnaissance qu’actuellement...
J’espère vraiment que nous allons être reconnus, à juste titre, par le gouvernement comme des travailleurs sociaux, non pas que sur papier mais bien dans les faits et au niveau financier...