N° 1229 | Le 15 mai 2018 | par Héloïse Coupat, éducatrice spécialisée | Espace du lecteur (accès libre)
Les établissements sociaux et médico-sociaux sont-ils vraiment utiles ? En tant qu’éducatrice spécialisée et étudiante en Master référent Handicap, cette réflexion me paraît importante à l’heure où de multiples transformations dans le médico-social font surface. D’emblée, à cette grande question je réponds « oui ». Un « oui » qui s’établit dans une logique d’adaptation et de réflexion autour des besoins des personnes. Un « oui » qui s’inscrit dans une démarche de désinstitutionnalisation et non de désinstitution. Réfléchir ainsi à des établissements ouverts vers l’extérieur est essentiel. La loi de 2005 favorise la notion de participation sociale des personnes. Les institutions doivent s’inscrire dans cette dynamique qui me semble indispensable ! Toutefois, fermer des structures spécialisées n’est pas en adéquation avec les besoins existants de certaines personnes (personnes en situation de handicap et aidants familiaux). Les prises en charge à domicile restent coûteuses pour les familles et parfois compliquées à mettre en place. Je réponds « oui », dans un processus qui favoriserait l’écoute des personnes en situation de handicap et des aidants familiaux lors de la mise en place de nouveaux dispositifs.
Réfléchir à des structures adaptées avec les personnes concernées est primordial. Cela pourrait favoriser l’émergence d’établissements novateurs en réponse à des besoins. De plus, valoriser les « savoirs expérientiels » des aidants familiaux est nécessaire pour travailler de manière optimale avec les familles. Un « oui », motivé par le refus de la mise en place de l’expertise et la technicisation du travail social (cf. Serafin). Le concept d’inclusion est aujourd’hui le point d’ancrage au cœur des débats dans le champ du handicap (cf. politique publique). Réfléchissons au fonctionnement des dispositifs, aux pratiques éducatives, etc. avant d’évaluer le niveau d’inclusion. L’objectif est-il le tout inclusif ? Quelles peuvent être les conséquences d’un processus d’inclusion à grande échelle ? Ne nous transformons pas en experts ou techniciens de la relation, mais tâchons de rester à l’écoute de la parole des personnes.