N° 1257 | Le 17 septembre 2019 | par Danielle A., éducatrice en retraite | Espace du lecteur (accès libre)
Certaines pratiques managériales outrancières se sont développées discrètement dans des services PJJ. Les façons de faire au sein de cette administration depuis quelque temps sont telles que les personnels sont rincés, dégoûtés de se voir écrasés ainsi pour que les petits managers puissent obtenir leurs primes sur objectif. Le simple respect de leur travail accompli est bafoué de manière de plus en plus visible. Ces petits managers intéressés par leur petit portefeuille sont aujourd’hui capables de rire des déconvenues qu’ils infligent jusqu’à se réjouir d’un arrêt maladie, d’un départ ou d’une mutation sans se poser les vraies questions sur ces départs pour ceux qui sont de plus en plus traités comme des paillassons. Ils font en sorte d’opposer les agents entre eux, de présenter certains comme des privilégiés. Certains tombent en effet dans ces pièges de la manipulation parce qu’ils pensent pouvoir bénéficier de leur écoute attentive, se plaignent, ceux-là qui par ailleurs sont souvent en difficulté pour faire le travail pour lequel ils sont payés ou affaiblis quelle qu’en soit la raison. Ceci n’est qu’une infime partie du ressentiment et des souffrances individuelles qu’engrangent de telles pratiques. Ces petits managers demandent donc toujours plus, plus d’efficacité, plus de rapidité, plus d’initiatives et de responsabilités, plus de loyauté au chef. Ces petits chefs très attachés à leur promotion tant désirée instaurent insidieusement un climat délétère en encourageant la délation, en promettant à certains et en descendant les autres, en particulier ceux qui osent s’aventurer à émettre une critique. Ils prônent, bien sûr, la convivialité tout en agissant pour casser les groupes. Ils brandissent régulièrement le spectre d’une réorganisation des services comme une menace en tentant maladroitement de monter les agents les uns contre les autres. Ils fomentent de grands complots dont ils seraient les victimes comme dans une cour de récréation de primaire. De tels managements agressifs où règne la politique du « diviser pour mieux régner » sont cruels, inutiles, contre-productifs à tous les niveaux. De telles stratégies de management créent de la souffrance au travail qu’ils moquent ensuite ouvertement. Ces pratiques doivent être dévoilées pour ceux qui les subissent et ne peuvent pas parler tant ils sont mis à mal sur le plan personnel, chaque fois qu’ils tentent de l’évoquer. Le constat de telles maltraitances est dramatique dans ces services publics sensés prendre soin des populations les plus fragiles et se préoccuper d’êtres humains.