N° 1267 | Le 18 février 2020 | Par Marcel Nuss, essayiste et consultant. | Espace du lecteur (accès libre)
Après plus d’un an de concertations, l’Association Régionale du Réseau des Instituts de Formation en Travail Social (ARIFTS) des Pays de la Loire et l’Association Pour la Promotion de l’Accompagnement Sexuel (APPAS) ont signé une convention de partenariat d’un an renouvelable tacitement, en ce mois de décembre 2019.
D’une part, cette collaboration a pour objectif de proposer, dans les locaux de l’ARIFTS à Nantes, dès la rentrée 2020 et, dans le cadre de la formation continue, une sensibilisation des professionnels du médico-social et des cadres, en matière d’intimité, d’affectivité et de sexualité des personnes en situation de handicap qui vivent en établissement, un sujet encore relativement tabou dans ces milieux. D’autre part, le 3 décembre 2020, aura lieu la seconde journée d’étude autour de l’accompagnement à la vie affective, intime, sensuelle et/ou sexuelle des personnes handicapées en milieu institutionnel. Enfin, et ce n’est pas la moindre des avancées, au cours du premier semestre 2021, la formation à l’accompagnement sexuel, que dispense depuis mars 2015 l’APPAS, sera donnée dans les locaux et avec la collaboration de l’ARIFTS. Ce partenariat représente un progrès majeur en matière de prise en compte des réalités induites par la reconnaissance des droits à la santé sexuelle des personnes en situation de handicap. Il permet aussi de caresser l’espoir d’une extension, à terme, sur tout le Territoire, de ces formations innovantes. Pour l’APPAS, c’est la légitimation de ses compétences et de la qualité de son travail formateur dans un domaine très spécifique et polémique. Quant à l’ARIFTS, en élargissant son champ de compétence et d’activité, elle est la première école de formation en France à aborder frontalement et pleinement le sujet de la sexualité et du handicap, plus exactement des sexualités et des handicaps, dont l’accompagnement à la vie affective, sensuelle et/ou sexuelle des personnes en situation de handicap n’est qu’un volet. Il s’agit pour ces deux partenaires de démythifier, de contextualiser et de définir clairement des notions aussi méconnues que celles d’intimité, de sexualité, de santé sexuelle, de droit, de limites et de devoirs pour chaque protagoniste travaillant ou gravitant dans la sphère complexe de l’accompagnement médico-social des personnes en situation de handicap.
En effet, un très grand nombre de professionnel(le)s sont démunis lorsqu’ils/elles sont confronté(e)s à ces problématiques touchant au plus profond de l’intime de tout être humain, qu’il soit en situation de handicap ou non. Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, l’évolution des mentalités est inéluctable en matière de liberté et d’égalité des droits et des chances des personnes handicapées, en particulier, le champ de l’intimité et de la sexualité de ces personnes en fait partie, il est impossible désormais de les nier ou de les étouffer, il faut que chacun(e) s’y adapte du mieux possible, en changeant de regard et de conception de l’accompagnement médico-social. Il suffit de relire la proclamation du droit à la santé sexuelle édictée par l’OMS en 2002, pour prendre pleinement conscience de cette évolution irréversible. C’est parce que nous deux organismes ont cette conscience que notre partenariat avec le jour. De ce fait, la première session de formation aura lieu les 22 et 23 septembre 2020, elle concernera les cadres et les professionnel(le)s du médico-social et sera ouverte à toute personne sensibilisée ou se questionnant sur ce sujet éminemment humaniste.