Danger mineur

Victor, seize ans et demi, vit dans un centre éducatif fermé (CEF) à Marseille, après avoir connu les familles d’accueil et la prison. C’est dans ce cadre étonnant que l’auteur Valérie Mathieu, place l’action du thriller Danger mineur. Dans ce CEF, les éducateurs sont fiables, quoi que dubitatifs vis-à-vis de la pertinence du dispositif. Le directeur, en revanche, doute qu’il y ait « grand chose à tirer de ces jeunes » et l’éducateur sportif est féru de méthodes militaires. Tout n’est pas noir pour autant : Victor apprend à contrôler la colère qui monte en lui et se passionne pour les cours de mécanique. Les odeurs d’essence et de cambouis le rassurent et l’aident à se projeter dans l’avenir. C’est justement le jour où il se lance un défi qui doit le rendre invincible - vaincre sa peur de l’eau en plongeant depuis un rocher qui surplombe la mer - qu’il découvre un cadavre. Il ramasse l’arme du crime, dont le barillet contient encore trois balles.

Jeune délinquant, n’est-il pas un coupable idéal ? Ce n’est pas l’avis de l’inspecteur Lucas, chargé de l’affaire, qui va s’attacher à prouver l’innocence de cet adolescent « aux cheveux dorés et aux yeux d’acier, encore dans l’enfance et déjà si tranchant ». Ensemble, ils poursuivent une (en) quête qui les entraîne sur la piste de dangereux trafiquants. Les réponses apportées à la délinquance des mineurs est un thème peu traité dans la littérature jeunesse. « Le matin, je lis le journal et certains articles me poursuivent : délinquance des mineurs, violences urbaines, punir la racaille, l’enfermer… centres éducatifs fermés ou maisons de correction… projet d’établissements pénitentiaires pour mineurs…, explique l’auteure, par ailleurs journaliste. On parle sans arrêt de deuxième chance, mais pour beaucoup, où était la première ? On ne choisit pas de naître ici ou là. Que faut-il faire des jeunes qui sombrent dans la délinquance ? Les punir ou les éduquer ? » Une question d’actualité.