N° 1156 | Le 5 février 2015 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Désamorcer l’islam radical • Ces dérives sectaires qui défigurent l’islam
Dounia Bouza
Il est temps d’arrêter de prendre les musulmans pratiquants pour des radicaux et les radicaux pour des musulmans un peu trop pratiquants, affirme avec force Dounia Bouzar. L’islamisme fonctionne dans une logique de secte, cherchant à isoler ses adeptes tant de leur entourage que du monde qui les entoure, les incitant à se purifier en respectant toute une série de codes et en les érigeant en autorité supérieure aux autres hommes, se fondant sur des versets du Coran qui ont été épurés de tout référence à la paix, l’entente, la tolérance, la retenue et la patience. Les fondamentalistes utilisent la religion pour s’auto-exclure de la société et en exclure les autres, ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs passages à l’acte sont d’autant plus dangereux qu’ils sont imprévisibles.
L’auteur n’approuve pas la politique d’accommodement suivie par les Canadiens consistant à autoriser des populations de confession musulmane à bénéficier de facilités. Elle lui préfère l’application de ce qu’elle appelle : le plus grand dénominateur commun. Il s’agit non d’accorder des privilèges à certaines minorités, mais de définir des modalités qui permettent au plus grand nombre de bénéficier de l’amélioration des conditions de vie et de travail.
Ainsi, plutôt que de programmer des repas sans porc, mieux vaut diversifier les aliments, afin d’offrir à tout le monde un plus grand choix. Plutôt que d’aménager une salle de prière spécifique dans une entreprise, installer une salle dédiée au personnel ouverte ponctuellement au culte, mais mise à disposition de tout le monde. Plutôt que d’accorder un horaire flexible, au moment du ramadan, convenir de la possibilité d’aménager son temps de travail avec souplesse pour tout le monde. Mélanger, brasser, mêler les populations de cultures et de cultes différents est la meilleure façon de contrecarrer le radicalisme.
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