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📷 Exposition âą DiversitĂ©s voyageuses
Plaque sur voie publique, © Yves Inchierman / Mucem
Barvalo
Roms, Sinti, Manouches, Gitans, VoyageursâŠ
Au MusĂ©e des civilisations de l’Europe et de la MĂ©diterranĂ©e (Mucem - 1 esplanade du J4 -13002 Marseille)
Jusquâau 4 septembre 2023.
Livret de circulation de Denise Schutt, 2012 ©Yves Inchierman/Mucem
LâĂ©vĂ©nement est suffisamment rare pour ĂȘtre surlignĂ© : pendant prĂšs de quatre mois, le Mucem, prestigieux musĂ©e marseillais, sâintĂ©resse avec nuance aux diffĂ©rentes populations du voyage. En mettant les points sur les i.
Aire d’accueil de Saint-Menet (Marseille) © Valentin Merlin
Au fur et Ă mesure des siĂšcles, les migrations en disent long. Ă lâentrĂ©e de lâexpo, une vaste carte animĂ©e retrace les multiples parcours de ces populations venues dâInde : aux 14Ăšme et 15Ăšme siĂšcles, les Sintis se retrouvĂšrent ainsi en Italie ; les Manouches, prĂ©sents en Europe occidentale, parlaient le romani, en plus de la langue manouche. Romani qui semble le meilleur dĂ©nominateur commun pour les uns et les autres.
Auteur inconnu - Photographie judiciaire en plein air dâune famille de Nomades reÌaliseÌe par la Brigade reÌgionale de police mobile de Dijon, vers 1908-1910. ©MuseÌe NiceÌphore Niepce, Chalon-sur-SaoÌne
Persécutés
Les BohĂ©miens, qui inspiraient pourtant le respect, furent bannis en 1682 par Louis XIV ; la TroisiĂšme RĂ©publique, en 1912, imposera le carnet anthropomĂ©trique, avec discrimination ethnique et fichage policier Ă la clĂ© ; des camps dâinternement français, dĂšs 1939, prĂ©figureront atrocement les camps dâextermination nazis. Les familles romani ont un mot pour cela, « samudaripen », qui signifie « meurtre de tous par tous ».
Textile "Out of Egypt", de Malgorzata Mirga-Tas, 2021. ©Marianne Kuhn/Mucem
Politique de la décharge
Antitsiganisme dâĂtat, antitsiganisme municipal : les aires dâaccueil des populations nomades sont rejetĂ©es dans les zones pĂ©riphĂ©riques les plus sordides, parfois prĂšs des dĂ©charges publiques. De nombreuses mesures injustes infligĂ©es aux nomades ont dâailleurs Ă©tĂ© cassĂ©es par le Conseil constitutionnel et, suggĂšre lâexposition, « ce nâest pas un hasard si de nombreux jeunes gens du Voyage sont devenus avocats ou juristes ».
Ceija Stojka, PerseÌcutions dans la foreÌt dâAuschwitz, 1994. © Marianne Kuhn / Mucem
Identité, appartenance
En romani, Barvalo signifie « riche » et, par extension, « fier ». Tout au long du parcours de lâexpo, le visiteur est virtuellement accompagnĂ© par des guides appartenant Ă quatre groupes romani diffĂ©rents : leurs rĂ©cits familiaux, forcĂ©ment parfois Ă connotation politique, entrent en rĂ©sonance avec une histoire de la France, de lâEurope, ainsi partagĂ©e plus largement. En fin de parcours, une galerie de portraits de personnalitĂ©s connues ou non — allant de Manitas de Plata Ă la guĂ©risseuse romani du roi dâĂcosse en passant par Tony Gatlif ou Django Reinhardt — tĂ©moigne de la richesse des cultures romani.
Centre de recherche sur l’hygieÌne raciale : une infirmieÌre et une jeune femme Rom ou Sinti © Bundesarchiv, Koblenz
Fierté et création
Lâexpo donne de lâĂ©clat aux productions culturelles et artistiques des jeunes romanis : partout, des Ćuvres dâartistes — romani comme non-romani — donnent une vision passionnante de cette prĂ©sence europĂ©enne, de cette affirmation culturelle. Un des artistes, Gabi Jimenez, a choisi dâinverser le regard du visiteur en prĂ©sentant son MusĂ©e du Gadjo, installation parodique prĂ©sentant la « gadjologie », science imaginaire rĂ©vĂ©lant surtout lâabsurditĂ© dâune essentialisation de lâAutre qui serait poussĂ©e Ă lâextrĂȘme.
Joël Plantet
Masque de femme tsigane. ©Marianne Kuhn/Mucem
Le museÌe du Gadjo. @Gabi Jimenez/Mucem
Portrait de Django Reinhardt. @Emanuel Barica
Gypsy The Elephant in the room, Delaine Le Bas. @Marianne Kuhn/Mucem
Le museÌe du Gadjo. ©Gabi Jimenez / Mucem
Tsigane aÌ cheval. ©GruÌnes GewoÌlbe,Staatliche Kunstsammlungen, Dresden
Caravane sous deux cypreÌs, Gabi Jimenez. @Marianne Kuhn/Mucem
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