N° 1175 | Le 10 décembre 2015 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)

J’aime pas la danse | J’aime pas le foot

Stéphanie Richard et Gwenaëlle Doumont


éd. Talents Hauts, 2015, (32 p. – 10,90 €) | Commander ce livre

Peut-on être un petit garçon et ne pas aimer le foot, même si son papa l’adore ? Peut-on être une petite fille et ne pas aimer la danse, même si sa maman en est fan ? Voilà des questions qui fleurent bon les études de genre, faisant hurler nos cathos intégristes et dresser l’oreille à nos féministes militantes. Mais, pour les enfants, le problème est bien plus simple : comment faire comprendre que l’on ne partage pas forcément les goûts de ses parents, sans les vexer ou les décevoir ? Cela peut concerner des activités traditionnellement rattachées à la virilité ou à la féminité, comme le foot ou la danse, jusqu’à imposer des défis variés : répéter sans cesse ses gammes de piano, parce que maman a toujours rêvé de pratiquer de cet instrument depuis qu’elle est toute petite, ou encore s’entraîner au tennis des heures durant, chaque semaine, parce que papa n’a jamais réussi à devenir le champion qu’il espérait.

Ces deux petits livres, eux, ont pris pour contexte des activités traditionnellement proposées aux garçons et aux filles. Mais du foot, Lucien n’a rien à faire : « Je vois pas l’intérêt de courir après un ballon qui roule toute le temps », constate-t-il. « J’aime pas les tutus. Ça gratte et c’est rose », lui répond sa copine de l’album voisin consacré à la danse. Avec humour et tendresse, le récit et le dessin se tricotent dans un scénario proposant d’habiles pieds de nez.