N° 1235 | Le 18 septembre 2018 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Nombreux sont les ouvrages savants décrivant avec précision la schizophrénie. Plus rares sont ceux rédigés de l’autre côté du miroir, celui du patient. Ce court récit met en scène un épisode de vie commençant à 20 ans par l’annonce du diagnostic et l’internement psychiatrique qui s’ensuit. Il est écrit alors que l’auteur est âgé de 48 ans et vit heureux en famille, avec sa femme et ses trois enfants. Un espace-temps qui lui permet de poser un regard distancié sur sa maladie, sur le milieu médical durant cette longue période et sa famille.
Il égrène ses souvenirs, à l’image des codes institutionnels à respecter tant par rapport aux soignants qu’aux autres malades, si l’on veut hâter sa sortie. Ou encore, après trois mois d’hospitalisation, cette prescription médicamenteuse et ce suivi thérapeutique qui perdurent depuis. La pharmacie et le cabinet de sa psychologue lui sont devenus familiers. Si le pharmacien lui semble bien intrusif, une relation de confiance et de complicité s’est tissée tout au long des années avec sa thérapeute qui constitue pour lui un incontournable repère sécurisant.
Son humour suspendu, le temps de l’hospitalisation, il l’a retrouvé très vite. Pince sans rire, il se demande si la bonne sœur qu’il y croisa n’avait pas la même maladie que lui : « si tu parles à Dieu tu es croyant. S’il te répond, tu es schizophrène » affirmait Desproges.
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