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29 juillet 2022

🖋 Autoportrait de travailleur social • Karine Le Meur, assistante de service social dans un Hôpital général et formatrice à l’Institut de formation en travail social (IFTS) d’Ollioules dans le Var

« Chaque accompagnement est une rencontre, un moment de vie partagé »

Quels mots associez-vous spontanément au travail social ?

Bienveillance, respect, accompagnement, positionnement professionnel, éthique et déontologie.

Pour quelles raisons avez-vous choisi votre métier ?

Parce que je déteste l’injustice et que j’avais envie d’être utile. J’ai aussi fait beaucoup de scoutisme… Adolescente, je regardais la série télévisée Pause-café et je me suis dit « voilà, ce que je veux faire »… La réalité n’a rien à voir mais je ne regrette pas ce choix ! Je suis assistante de service social dans un hôpital général. J’ai la chance de faire partie d’une équipe bienveillante. Heureusement, car au quotidien le contact avec la maladie et la mort est assez éprouvant, surtout en période de pandémie. Les soignants sont la plupart du temps formidables ! J’apprécie beaucoup de travailler avec des « usagers » de milieux très différents, chaque accompagnement est une rencontre, un moment de vie partagé. Je mets mes compétences au service de l’usager, nous faisons équipe afin que de répondre à sa demande... En service somatique, les personnes sont hospitalisées trois jours en moyenne, notre temps d’intervention est souvent court mais intense. J’apprécie aussi d’exercer des responsabilités, d’organiser mon travail comme je le souhaite. C’est un métier qui demande des capacités d’adaptation. On apprend tous les jours, c’est très enrichissant. Le positionnement professionnel est important pour moi. L’évaluation de la situation est le cœur de notre métier, il ne faut jamais perdre de vue le sens du travail effectué, interroger son cadre de référence, se remettre en question… C’est un métier passionnant !

Quelles formations avez-vous suivies ?

J’ai suivi la formation pour devenir assistante de service social à l’IRTS de Marseille, puis des formations longues : formateur de stage avec l’Association régionale des directeurs de l’économie sociale et solidaire (ARDESS) et un DU « Penser le travail social » à la faculté de la Garde à Toulon. La formation se fait aussi au quotidien par la veille sociale, les échanges avec les collègues, les partenaires, les usagers… et avec les étudiants lors de stages ou de mes interventions à l’institut de formation.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

Il y en a beaucoup… Une petite fille qui est arrivée en France gravement malade. Elle avait 6 ans. J’ai accompagné cette famille… C’était, en 2004… L’année dernière, on frappe à ma porte… c’était elle, elle venait me dire bonjour.
Aujourd’hui, je suis allée annoncer à une patiente l’ouverture de ses droits à la CPAM... Ce n’était pas gagné… Cela va lui permettre d’accéder aux soins sans difficultés ! Nous avons partagé un moment de joie et de soulagement… avec Madame mais aussi avec l’équipe de soins.

Le pire ?

Il est très récent : j’ai dû annoncer, en compagnie du médecin, à une dame gravement malade, qu’elle n’aurait pas de prise en charge de ses frais de santé… J’accompagne aussi, des personnes en fin de vie… leur décès est toujours quelque chose de difficile à vivre.

Quel est votre livre de chevet ?

J’en ai deux : Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (Indigène éditions, 2010), que j’offre souvent aux étudiants à la fin de leur stage, et Accompagner la parentalité en exil de Clotilde O’Deyé (Éd. Presses de l’EHESP, 2021).