N° 1227 | Le 17 avril 2018 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)

La bibliothèque, c’est ma maison

Collectif


éd. Quart Monde, 2017, (64 p., 9,90 €)

Thèmes : Pauvreté, Logement

Le père de Clément est licencié pour avoir pris un gâteau d’anniversaire périmé. Jenny est une jeune femme rom amoureuse de la boxe. Quant à cette jeune maman sans logis, elle a investi la bibliothèque du centre Pompidou, comme une seconde maison. Ils s’y sont mis à dix dessinateurs et trois scénaristes de BD pour s’attaquer aux idées reçues, aux fausses vérités et vrais mensonges qui envahissent trop souvent les discours, masquant les véritables causes de la misère et stigmatisant des populations sans rien connaître de leur quotidien.

Les pauvres sont des profiteurs, des voleurs et des fraudeurs, faisant des enfants inaptes à l’école ou imperméables à la culture. Sans compter ces « il n’est pas si compliqué de trouver du travail », « quand on veut on peut », « on ne vit pas si mal avec le RSA » et autres « c’est pourtant simple d’accéder à ses droits ». Autant de préjugés mis en scène, de clichés déconstruits et de poncifs dénoncés habilement par des illustrations recouvrant une grande variété de styles et de graphismes, présentées en pleine page ou sagement découpées en vignettes, maniant l’humour ou le tragique, la dérision ou le réalisme. Un bouquet de couleurs ici, le choix du noir et blanc là. Une pincée de gravité, une cuillérée d’amour et beaucoup de poésie, c’est la recette d’un album chatoyant et solidaire.


Dans le même numéro

Critiques de livres

par Bertrand Verfaillie

Agir avec les pauvres contre la misère

Chantal Zarouche Gaudron

Enfants de la précarité