N° 1294 | Le 27 avril 2021 | Par Jean-Hilaire Izabelle, psychosociologue clinicien - psychothérapeute | Espace du lecteur (accès libre)
L’animation permanente d’un projet, représentatif et adapté, est une nécessité structurelle et organisationnelle – et dès lors managériale – pour une association, répondant ainsi aux besoins spécifiques d’usagers accueillis. Outil traditionnel et levier indispensable de la communication institutionnelle à l’externe (Assemblée Générale et instances publiques principalement…) – puisant dans les valeurs, les croyances et les symboles endossés par l’organisation associative – le rapport d’activité, dans ses principes, soumet tout projet à une logique d’évaluation collective (objet social) des réussites et des échecs, à un ajustement aux besoins, aux contraintes et aux investissements envisagés.
Pour autant, il s’avère à l’ordinaire le plus souvent descriptif, compact, rarement analytique et finalement peu informatif, voire ennuyeux, une fois parvenu au terme de sa lecture…
Le rapport d’activité reste le moyen de communication politique annuel incontournable pour les associations, à partir duquel s’apprécie le bien-fondé, et conséquemment la pertinence des actions engagées ou futures. Le document sur lequel s’étaye la décision de prise en compte, de son financement ou de sa reconduction.
L’ambition que le rapport d’activité devienne une ressource stratégique de gouvernance, cohérente et performante – patiemment traduite, interprétée, puis développée en interne – est mise au partage autour des valeurs identitaires d’une association, d’un établissement ou d’un service.
Une image durable de compétence forte est stimulante si elle est perçue de l’intérieur. Cette proposition procède finalement d’un état d’esprit propice à l’ébauche et au développement d’une culture institutionnelle spécifique proactive, adaptée aux différents échelons de l’organigramme. La culture d’entreprise dans une organisation associative se présente comme un ensemble construit, sous la forme d’appuis référentiels, faits de réponses partagées quant aux façons de penser et d’agir, conciliant objectifs de la structure et stratégie individuelle des acteurs.
Cette dynamique de concertation au sein du personnel commence par l’inventaire des règles et des standards de fonctionnement propres à chacun des lieux de travail – facilitant l’éclosion de nouvelles perspectives de réflexion et d’action. Cette évolution est soumise à la construction, puis à la médiatisation d’objectifs solides et clairs – car bien construits – déclinés à partir du suivi précis des projets, mis en perspectives par le rapport d’activité.
Un projet à mener se nourrit d’une approche identitaire du paradigme associatif, de l’établissement ou du service qui pèse sur la qualité des flux interpersonnels, des échanges professionnels, et sur leur nécessaire cohérence.
Elle aura un coût institutionnel. Une nouvelle matrice, de pensée et d’inspiration, de nouveaux repères, seront en capacité de modifier les comportements, les attitudes et les mots-outils, participant à l’articulation des fonctions et des décisions, d’engagements lisibles pris sur l’avenir.