N° 797 | Le 18 mai 2006 | Patricia Delage | Critiques de livres (accès libre)
Après quatorze années de travail, les membres du GERSSP (Groupe d’étude et de recherches sur le service social en psychiatrie) publient cet ouvrage issu directement du résultat de ce travail collectif avec, cependant, une précaution nécessaire due au décalage entre l’aboutissement écrit en 2002 et la publication en 2005.
« Depuis l’année 2000, de nombreux rapports remis au ministère proposent des modes de prise en charge mieux adaptés aux besoins des usagers. Aucun n’évoque les difficultés de notre travail dans ce champ de la santé mentale. Aucune allusion n’est faite au travail considérable effectué dans les services hospitaliers auprès de populations en situation d’extrême précarité : accès aux soins, recherche d’hébergement ou d’un emploi adapté qui contribuent très largement à l’économie de la santé. »
De manière très didactique, ce livre nous propose un constat très documenté de cette pratique du service social spécifique à la psychiatrie. Logiquement, nous trouvons donc un survol historique du travail social en psychiatrie qui nous permet ainsi de bien mesurer l’évolution des textes législatifs et des pratiques. Que ce soit au travers des expériences professionnelles, du travail en réseau, de la notion de projet, de la relation auprès de la personne en soins…, la construction choisie permet de suivre de manière tout à fait aisée la volonté de l’équipe à nous faire comprendre son propos. En structure hospitalière ou hors établissement, l’assistant de service social en psychiatrie effectue un travail de médiation, en lien avec les éléments de vie concrète souvent problématiques pour cette population, le principe d’insertion sociale et professionnelle et le rapport aux bénéfices thérapeutiques de la prise en charge psychiatrique. Le quatrième chapitre consacré au service social en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent est fortement intéressant.
À lire par tout assistant de service social, voire tout travailleur social, en poste mais surtout par tous ceux en formation pour contribuer à établir leur identité professionnelle.
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