N° 797 | Le 18 mai 2006 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Technicien de l’intervention sociale et familiale. Un travailleur social de proximité
Bernadette Bonamy
Par un décret en date du 9 septembre 1999, la travailleuse familiale qui était née en 1949, a rendu l’âme au profit du technicien de l’intervention sociale et familiale. Cette réforme n’a pas fait que changer le titre de la profession, elle a aussi modifié sa formation initiale, l’a dotée d’un diplôme d’État (elle bénéficiait jusqu’alors d’un simple certificat d’aptitude) et a élargi ses domaines d’intervention devenus depuis polyvalents.
Tout a commencé en 1865, par la congrégation des petites sœurs de l’Assomption qui se donnent pour objectif d’utiliser les tâches de la vie quotidienne comme support d’une action éducative. Ce qui deviendra la pédagogie du « faire-avec » trouve là l’une de ses origines. À compter de 1920, Henriette Viollet lance le principe de l’aide apportée aux mères accablées par la maladie ou la grossesse. Entre 1942 et 1945, c’est aux mouvements populaires, familiaux et ruraux de relancer cette aide à la famille qui sera officialisée à la fin de la décennie. En 1962, le rapport Laroque introduira la fonction d’aide ménagère plus particulièrement chargée de l’assistance aux personnes âgées, faisant perdre aux travailleuses familiales ce public particulier.
Pendant longtemps, ces professionnelles seront considérées comme les « petites mains », au bas de l’échelle hiérarchique du secteur social. Certes, le rôle premier de ces intervenantes relève bien des tâches quotidiennes, qui pour non vitales qu’elles soient, n’en contribuent pas moins au bien-être et à l’équilibre de la famille. Son intervention se fait en cas de grossesse (elle est alors financée par la CAF), en cas de maladie (c’est la CPAM qui la rémunère) ou bien dans le cadre d’une action éducative (subventionnée alors par l’ASE). Mais il ne faut pas avoir une vision réductrice de cette action : « Ces professionnelles ne viennent pas au domicile pour exécuter ces tâches, mais pour aider des familles et des personnes à retrouver un mieux-être dans leur vie de tous les jours et une autonomie personnelle et familiale. » (p.123).
Placées dans le quotidien et l’intimité de la famille, elles observent, entendent les difficultés exprimées et aident à comprendre les problèmes qui se posent. Elles servent d’interface entre les membres de la famille, mais aussi entre cette dernière et l’environnement. L’objectif de l’action engagée vise bien à l’autonomisation des individus, s’appuyant pour y arriver sur l’émergence et la valorisation de leurs capacités et de leurs potentialités. Tout le savoir-faire du technicien de l’intervention sociale et familiale tient dans la démonstration, la familiarisation, la négociation, l’explication, le geste accompagnant la parole. Tout naturellement, il s’inscrit en complémentarité avec les autres travailleurs sociaux.
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