N° 1158 | Le 5 mars 2015 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Si nous sommes nombreux à être convaincus des vertus de la coopération et de la solidarité, nous avons tous été acteurs et victimes de tensions relationnelles et des dégâts qu’elles occasionnent. Cela n’a rien d’incompréhensible. Car chacun est centré sur son petit monde, interprétant et filtrant ce qui vient d’autrui, à travers ses propres codes. Nous n’avons pas les mêmes besoins, ni les mêmes perceptions au même moment. Nos comportements, nos histoires, nos profils de personnalité, nos seuils d’acceptation de la frustration sont, pour chacun d’entre nous, différents. Nous ne possédons ni les mêmes valeurs, ni les mêmes idéaux, ni les mêmes références culturelles.
À un moment ou à un autre, le comportement d’autrui peut ne pas nous convenir, ni répondre à nos attentes. Il est donc impossible de vivre sans situation conflictuelle. Il s’ensuit plusieurs possibilités : soit se justifier et accuser l’autre, soit se déprécier et s’effacer devant lui.
Mais il existe aussi une autre posture, celle qui permet d’écouter l’autre, tout en s’autorisant à parler de soi ; celle qui laisse la place à l’identification de ses propres besoins autant que ceux d’autrui ; celle qui privilégie à la fois sa propre introspection et l’ouverture au point de vue de son interlocuteur. C’est le cheminement que nous propose l’auteur. Commencer par établir les faits. Puis, repérer les émotions que cela fait naître en soi. S’ensuit le repérage de la pensée que cela induit. En déduire ce que tout cela me fait vivre. Continuer par l’élaboration de mes vrais besoins. Établir ce qui compte le plus pour soi. Terminer par ce que l’on décide, au final, de faire. Jean-Luc Berger illustre sa méthode par de nombreux exemples qui montrent les obstacles potentiels s’opposant à son bon déroulement, le pire étant de croire que tout peut s’arranger sans que soit vraiment nécessaire la moindre régulation.
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Chantal Rodet (sous la direction)