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Revenu universel d’activité : la concertation en marche

Le 3 juin dernier, le gouvernement lançait la concertation sur la mise en place d’un revenu universel d’activité (RUA) ; les 20 et 21 juin, il annonçait rencontrer les institutions, associations et territoires.

Objectif : mettre à plat un dispositif jugé d’ « une telle complexité qu’il est parfois considéré comme illisible, maintient certaines situations dans lesquelles l’incitation financière à travailler est faible et comporte des différences de traitement parfois difficilement justifiables ».

Une allocation unique

Cette concertation, pilotée par Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, devrait se terminer en janvier prochain. Ce revenu, tel que décrit par le Président Emmanuel Macron lors de la présentation de la stratégie de lutte contre la pauvreté, devrait fusionner un maximum d’allocations sociales en une allocation unique conditionnée à une recherche d’emploi voire à une activité.

« Les discours culpabilisants sur la culture d’assistanat des chômeurs et, plus largement des allocataires des prestations sociales, reposent sur une vision erronée de la société prétextant qu’il suffirait de « traverser la rue » pour trouver un emploi », écrivent dans une tribune publiée ce vendredi par Médiapart des collectifs et associations comme Emmaüs France ou le Mouvement français pour un revenu de base.

Ils plaident pour l’inconditionnalité d’un revenu socle et pointe un projet qui, à budgets constants et sous couvert d’une simplification, risque de « porter préjudice aux plus précaires ».

"Un travail décent"

Dans une autre tribune, publiée dans le Monde daté du 3 juin, les têtes des grands réseaux associatifs comme le collectif Alerte, l’Uniopss, la FAS, APF France ou encore ATD Quart Monde soutiennent « un revenu minimum garanti, un accompagnement renforcé et personnalisé et une politique audacieuse pour faciliter l’accès des plus précaires à la formation professionnelle et à un travail décent. »

Ils s’inquiètent du projet gouvernemental à moyen constant alors qu’ils défendent un revenu à 50% du revenu médian, soit 855 euros par personne. Ils s’alarment de la fusion possible dans ce RUA des allocations logement, de l’allocation adulte handicapé (AAH) et celle de solidarité aux personnes âgées (ASPA).

De nombreuses incertitudes

Lors de leur Assemblée générale, ce 21 juin, la Fédération des acteurs de solidarité a voté une motion sur le RUA. Si la Fédération insiste sur la nécessité d’une simplification des minimas sociaux, notamment pour lutter plus efficacement contre le non recours, elle souligne : « Beaucoup d’incertitudes persistent sur les modalités techniques et financières de cette fusion ».

Louis Gallois, son Président, a interpellé le délégué interministériel et la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos : « Si le RUA se fait à moyens constants, cela ne pourra pas marcher car il va faire tellement de perdants que cela sera insupportable ».

À lire également :

- la tribune publiée sur Mediapart
- celle publiée par Le Monde