Un lieu, un temps pour accueillir la folie

Cet ouvrage témoigne d’une expérience de psychothérapie institutionnelle dans une communauté thérapeutique pour adultes psychotiques à Bruxelles. « Nous ne proposons pas une communauté de vie où l’on « fait de la thérapie » ; nous misons sur l’idée que la communauté est thérapeutique. » Les professionnels de ce centre ont le sentiment d’être, encore aujourd’hui, plus de quarante après Mai 68, « une espèce à part du genre marsupiaux » dans l’alternative qu’ils proposent à la prise en charge hospitalière de cette population.

Aidée d’un écrivain, l’équipe apporte, pas à pas, en courts chapitres, ses points de vue sur la psychiatrie actuelle. L’équipe est stable, certains y travaillent depuis plus de vingt ans. Les résidents sont ainsi témoins du lien et des relations établis entre les professionnels. Le partage du quotidien, de moments de vie, être là, obligent le résident à se confronter à une autre temporalité que celle de sa psychose. Le séjour au Wolvendael ne peut excéder deux ans. Ce temps permet aux résidents de se reconstruire, de ne pas travailler dans l’urgence et s’inscrit directement dans le traitement. La structure accueille des femmes et des hommes de 18 à 55 ans. Elle prend en charge des personnes souffrant de difficultés telles qu’elles ont nécessité des séjours en hôpitaux psychiatriques. L’organisation du séjour, la remise des clés, le partage des tâches, le travail, la parole, l’errance…, autant de points de vue passés à la réflexion de l’équipe et traduits de manière simple et accessible.

Une des vertus de cet ouvrage réside dans la traduction de la pratique. Ce qui permet de suivre, d’accompagner l’équipe et les résidents dans leur vie au Wolvendael tout en comprenant l’intention sous-jacente voire l’idéologie des professionnels. Une expérience d’accueil et de prise en charge de la psychose adulte à lire absolument.