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🖋 Autoportrait de travailleur social âą Lucile Bourgain, monitrice-Ă©ducatrice
« Maman d’un garçon autiste j’ai dĂ©cidĂ©, au vu de son dĂ©veloppement et de ses progrĂšs grĂące au suivi des Ă©quipes Ă©ducatives, que je pouvais aussi mettre Ă profit mes capacitĂ©s et mes connaissances pour l’accompagnement des personnes en difficultĂ©. »
Quel mot, adjectif, associez-vous spontanément au travail social ?
Altruiste, philanthrope.
Pour quelles raisons avez-vous choisi votre métier ?
Il sâagit dâune reconversion. Ayant approchĂ© des Ă©quipes Ă©ducatives en tant que maman d’un garçon autiste, j’ai dĂ©cidĂ© au vu de son dĂ©veloppement et de ses progrĂšs grĂące Ă leur suivi, que moi aussi je pouvais mettre Ă profit mes capacitĂ©s et mes connaissances pour l’accompagnement des personnes en difficultĂ©.
Aujourdâhui je travaille au sein d’un hĂŽpital dans un service de pĂ©diatrie orthopĂ©die qui accueille des enfants et des adolescents Ă la suite dâinterventions chirurgicales lourdes d’orthopĂ©die. Je les accompagne ainsi que leur famille sur la gestion du stress, la dĂ©dramatisation de lâhospitalisation, le travail sur la reconstruction de lâimage de soi (suite aux cicatrices et Ă lâappareillage) et le maintien dâune vie sociale.
Jâaccompagne aussi ponctuellement des mineurs handicapĂ©s qui sĂ©journent dans un gĂźte de rĂ©pit avec ou sans leurs aidants familiaux. Lâobjectif ? Que chacun profite pleinement du sĂ©jour grĂące Ă notre prĂ©sence.
Quelle formation avez-vous suivie ?
Une formation de moniteur-éducateur sur deux ans en formation initiale dans un institut régional de travail social (IRTS).
Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?
Au dĂ©but de ma formation, en stage dans un institut dâĂ©ducation motrice (IEM), jâai rencontrĂ© un garçon polyhandicapĂ© sans l’usage de la parole, renfermĂ© sur lui-mĂȘme, Ă©prouvant peu de dĂ©sir pour les activitĂ©s proposĂ©es et sans tonicitĂ©. Nous avons organisĂ© une sortie pour assister Ă un match de basket. Ce n’Ă©tait plus le mĂȘme petit garçon, ses yeux brillaient de joie, il a supportĂ© l’Ă©quipe jusqu’au bout et le sourire sur son visage me restera marquĂ©. Ă la fin du match, un joueur s’est approchĂ© de lui et j’ai vu dans ses yeux la larme remplie de bonheur.
Le pire ?
Lors d’un sĂ©jour dans le gite de rĂ©pit, nous recevions deux jeunes autistes avec troubles associĂ©s, sans la prĂ©sence de leur famille. Pour l’un dâeux, l’adaptation a Ă©tĂ© difficile. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de mettre un terme Ă ce sĂ©jour pour lui. Ce renoncement a Ă©tĂ© dĂ©chirant pour l’Ă©quipe.
Quel est votre livre de chevet ?
Mon ami Ben. Un chat sauve un enfant de lâautisme de Julia Romp (Ăd. Jean-Claude Gawsewitch, 2011). Il sâagit de lâhistoire dâun petit garçon autiste qui dĂ©veloppe son lien social grĂące Ă la rencontre avec son animal de compagnie et sur le courage et la dĂ©termination de sa maman Ă retrouver ce chat si important aux yeux de son fils.
Jâai aussi apprĂ©ciĂ© Autonomie et handicap moteur dâArlette Loher-Goupil (Ăd. Chronique sociale, 2004). Lâauteure propose une description complĂšte de la reprĂ©sentation du handicap et des nombreuses approches concernant les approches de lâaccompagnement des personnes porteuses de handicap.
Retrouvez les précédents autoportraits
🖋 Thierry Trontin, co-gĂ©rant de la SCOP Voyageurs-Ăducateurs et dâun lieu de vie et dâaccueil
🖋 Laurence, rĂ©fĂ©rente de parcours du Programme de rĂ©ussite Ă©ducative
🖋 Romain Dutter, ex-coordinateur culturel au centre pĂ©nitentiaire de Fresnes
🖋 Yazid Kherfi, mĂ©diateur tout terrain
🖋 Claude, assistante de service social en polyvalence de secteur
🖋 Florent GuĂ©guen, directeur de la FĂ©dĂ©ration des acteurs de la solidaritĂ© (FAS)
🖋 Sadek Deghima, chef de service dâun club de prĂ©vention spĂ©cialisĂ©e
Vous ĂȘtes tentĂ©s par lâexercice dâautoportrait de travailleur social ? Vous souhaitez partager votre expĂ©rience ? NâhĂ©sitez Ă nous contacter Ă lâadresse suivante : katia.rouff@lien-social.com