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🎥 - FILM - La domination, un systĂšme.

©Diligence Films

« La Terre des hommes est un film de corps. Le corps des femmes, le corps des hommes, le corps des bĂȘtes », avance NaĂ«l Marandin, le rĂ©alisateur qui Ă©voque une « fascination pour le langage des corps ». Dans ce deuxiĂšme long mĂ©trage, il poursuit un sujet qui lui tient Ă  cƓur : filmer des femmes qui se battent dans un monde d’hommes.

Dans son premier long mĂ©trage, La Marcheuse, il se penchait sur la vie d’une femme prostituĂ©e chinoise arpentant les trottoirs parisiens. Dans La Terre des hommes, il s’immerge dans le quotidien des Ă©leveurs bovins. Une rĂ©alitĂ© qu’il a appris Ă  connaĂźtre en Bourgogne oĂč il a « tissĂ© des liens forts » avec des Ă©leveurs qui lui ont racontĂ© leur vie. Une vie difficile. « Les fermes familiales ne sont plus rentables. Pendant l’annĂ©e que j’ai passĂ©e Ă  filmer, six Ă©leveurs de la rĂ©gion se sont donnĂ© la mort Ă  cause du surendettement ».

Un monde d’hommes dans lequel il place un personnage fĂ©minin : Constance, jeune Ă©leveuse qui cherche Ă  sauver l’exploitation de son pĂšre en proposant une nouvelle maniĂšre de travailler, plus respectueuse des bĂȘtes et de l’environnement. Dans cette quĂȘte, elle pense trouver de l’aide auprĂšs de la SAFER, sociĂ©tĂ© d’amĂ©nagement foncier et d’établissement rural, organisme puissant, menĂ© par Sylvain.

À travers la relation qui se noue entre ces deux personnages, NaĂ«l Marandin interroge la notion de consentement, questionne la domination masculine, prolongation de la domination Ă©conomique et sociale. Il la dĂ©cortique dans toute sa complexitĂ©, sur le fil du rasoir sans jamais enfermer ses personnages dans des rĂŽles de bourreau et de victime.

Marianne Langlet

La Terre des hommes, Naël Marandin, 1 h 39. Sortie le 25 août 2021.