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► C’est quoi le problème ? Par Mélodie • Les 16 mars
Il se passe plein de choses les 16 mars ! En 1978, la marée noire provoquée par le naufrage de l’Amoco Cadiz ; en 1986, la cohabitation ; en 2020, les écoles ferment pour éviter la propagation du coronavirus, Macron dit que c’est la guerre ! Je n’ai pas listé tous les évènements ‒ c’est aussi la date de naissance d’Isabelle Huppert, mais pour l’heure, on s’en fout ‒, juste quelques exemples jusqu’à ce 16 mars 2023 qui va rester dans les annales ! La Marseillaise est entonnée contre le 49.3 ! Ce n’est jamais que la douzième fois en quelques années que le gouvernement recourt à cet article ! Du jamais vu ! Élisabeth dépasse les Borne(s) et moi, je fais des méandres en voiture pour la première fois dans ma ville pour contourner une manif ! Situation improbable, normalement, je devrais être avec les manifestants ! Des poubelles brûlent, les rues sont bloquées et je me faufile comme je peux en direction de la MC2 pour voir Tout mon amour, texte de Mauvignier, mis en scène par Arnaud Meunier. Il est hors de question que je loupe ce spectacle tant attendu, avec Torreton et Brochet en plus ! La foule est déjà sur les grands boulevards face à moi, je fais demi-tour et emprunte le cours Jean Jaurès. Attendez-moi, je reviens le 23 pour hurler et cracher tout mon dégoût sur ce gouvernement qui affiche un tel mépris pour notre belle démocratie parlementaire, je ne lâche pas non plus ! À bas les abus de pouvoir ! La réforme de la Sécurité Sociale nous pend au nez aussi, ça craint, sans parler de la loi pour contrôler l’immigration ! C’est sûrement le moment de passer à la VIème République, mais ce n’est pas le sujet. Quoique si, c’est d’actualité, car entre un Charles qui pensait que « La réforme oui, la chienlit non » et un Emmanuel qui estime que « La foule n’a pas de légitimité », de l’eau a coulé sous les ponts. Bon, j’arrive dans la salle, à l’heure. Arnaud Meunier prend la parole pour dire qu’« ils » sont encore sous le choc du 49.3 et qu’ils ont repoussé l’heure du spectacle pour accueillir les retardataires, sachant que ce n’était pas facile de traverser la ville en cette fin de journée. Et là, une femme beugle « pas de politique au théâtre ». Tiens, une macroniste qui ne connaît pas Sophocle ! Ça m’étonne à peine ! Elle s’est fait huer par la salle. Elle a oublié qu’on était à Grenoble (pas de chauvinisme, juste du respect pour cette ville vivante et concernée ‒ que j’ai adoptée ‒ car elle cultive la Résistance à tous les temps, par tous les temps et depuis très longtemps). Comment ça, pas de politique au théâtre ? Ben si, c’est exactement le bon endroit ! On a tous applaudi ce directeur engagé qui a pris position ; il n’allait pas se taire et faire comme si c’était normal de se retrouver sous un régime qui frôle l’autoritarisme. Ça y ressemble non ? Quand je pense qu’il suffisait de neuf malheureuses petites voix pour qu’il rabatte son caquet, le Monarque ! Avec tout ça, on n’a pas fini d’arpenter le pavé !