N° 989 | Le 14 octobre 2010 | Katia Rouff | Critiques de livres (accès libre)
10 raisons d’aimer [ou pas] l’éducation populaire
Sous la direction de Damien Cerqueus & Mickaël Garnier-Lavalley
C’est une ode à l’éducation populaire. Une véritable déclaration d’amour. Treize jeunes prétendants-militants l’encensent dans un ouvrage à la couverture rose bonbon, frappée d’un « I love éducation populaire ». L’éduc pop ? Une forme originale d’éducation. « Un espace pas si mystérieux qu’il en a l’air, où il est possible d’apprendre sans la tutelle des profs et des parents ». Un courant d’idées militant pour une diffusion de la connaissance au plus grand nombre afin que chacun puisse s’épanouir et trouver la place qui lui revient. Faire un journal, coopérer avec des jeunes de différents pays, promouvoir les territoires ruraux, mettre en place un soutien scolaire, lutter contre le Sida…
Autant d’actions possibles dans cet espace où l’on « donne confiance et favorise l’expérimentation entre jeunes sans exclure les adultes. » Loin du « sexagénaire au collier de barbe grisonnant portant des sandales et une veste à carreaux », le militant de l’éducation populaire est en phase avec les réalités de son époque, militant et constructif. Ainsi, par ses actions médiatiques et ses mobilisations éclair, l’association Génération précaire, a-t-elle mis sur la table la question taboue des stages mal rémunérés.
Le mouvement Act Up, constitué de personnes séropositives ou malades, est né en 1993 de leur colère contre la passivité des pouvoirs publics. Hier « trublions du sida », ses militants sont aujourd’hui reconnus comme experts et force de proposition. L’ouvrage fait la part belle aux mots « collectif », « transmission » et « émancipation ». À une époque ou l’individuel prend le pas sur le collectif, rallierons-nous le cri du cœur de ses auteurs « I Love, you love, we love éduc pop ! » ?
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