N° 1225 | Le 20 mars 2018 | Critiques de livres (accès libre)
Successivement éducateur spécialisé, chef de service, directeur, puis coach, Frédéric Weber nous livre un écrit touffu s’appuyant à la fois sur ses vingt-sept ans d’expérience professionnelle et sur les concepts théoriques qui l’ont nourri. Convaincu de la nécessaire transition qui s’impose aux MECS d’aujourd’hui, il constate combien l’innovation peut inquiéter du fait de l’incertitude, de l’imprévu et du désordre qu’elle induit.
Parmi les obstacles à l’inévitable rénovation en cours, il y a d’abord le choix que font certaines grandes associations d’éviter toute prise de risque ou initiative de terrain, préférant prioriser la gestion de leur patrimoine et la pérennisation de leur existence. Mais aussi, la résistance des équipes au renouvellement des pratiques, qui heurte des conceptions et des fonctionnements bien ancrés : déconstruire l’approche traditionnelle et investir le travail en réseau sur un territoire donné, la mobilisation de ressources locales de droit commun, l’initiation de nouvelles offres permettant de sortir des murs ou encore l’acquisition de nouvelles habitudes consistant à passer le relais et à le prendre.
Pour l’auteur, l’avenir des MECS passe par la primauté donnée à une approche transversale, horizontale et décloisonnée, au croisement de l’éducation formelle (ce que fait l’Éducation nationale), l’éducation informelle (permanente, acquise tout au long de la vie) et l’éducation non formelle (ponctuelle, sans évaluation, ni validation). Cela pourrait se concrétiser sous la forme de plateformes coopératives et territoriales de service permettant à tous les acteurs de l’éducation de poser un regard interactionnel et collectif sur le parcours de l’usager dans une logique de continuité, de cohérence, de fluidité et d’approche globale.
par Jacques Trémintin
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