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Le 12 mai, le gouvernement a lancé la deuxième édition du dispositif Quartiers d’été en direction des habitants des quartiers prioritaires. Si les acteurs sociaux apprécient l’opération, ils réclament davantage de moyens pour répondre aux conséquences de la crise du Covid-19 sur le long terme.

« Offrir des activités aux habitants et particulièrement aux jeunes vivant dans les quartiers populaires durant les mois de juillet et août, tel est l’objectif de l’édition 2021 du plan national "Quartiers d’été", mis en place l’an dernier et reconduit cette année  », avance François-Antoine Mariani, directeur général délégué en charge de la politique de la ville à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Des activités particulièrement bienvenues après une crise sanitaire et économique qui a fragilisé encore plus les habitants. Objectif : proposer des activités dans les champs sportifs ou culturels au sein des quartiers ou hors site durant une journée (découverte de la nature, du patrimoine culturel, etc.) ou encore dans le cadre de séjours délocalisés. « Ces actions doivent concourir au lien social et notamment développer les liens inter-quartiers pour prévenir les violences ».
L’opération Quartiers d’été 2021 est pilotée par le ministère délégué à la Ville, en lien avec l’ANCT, avec un budget de 28 millions d’euros, réparti en fonction des besoins de la population des départements - notamment des moins de 25 ans – et en complément des opérations proposées par les ministères de la Culture, de l’Éducation nationale et des Sports.
« Un dispositif très attendu par les élus locaux, sans lesquels nous ne pouvons rien  », poursuit François-Antoine Mariani. Il sera cette année particulièrement tourné vers les filles et les jeunes filles des quartiers populaires. «  Nous demandons systématiquement aux services de l’État dans les territoires de veiller à la promotion de l’égalité femmes / hommes et à la place des filles et des femmes dans les projets. Nous nous appuyons sur l’expertise territoriale des préfets et sur les associations rompues à l’organisation d’activités. Ce dispositif nous oblige à travailler collectivement.  »
L’opération a également pour objectif de faciliter l’accès aux services publics, à la formation et à l’emploi. À ce jour, plus de 200 maisons France services ou bus France services couvrent et sillonnent les Quartiers prioritaires de la ville (QPV)). Dans le champ de l’emploi et de la formation professionnelle, Quartiers d’été doit permettre aux habitants - et notamment aux jeunes - d’expérimenter et de valider leur orientation professionnelle : organisation d’opérations de « job et apprentissage dating » locales et sessions de découverte des métiers en lien avec les entreprises partenaires du Pacte avec les quartiers pour toutes les entreprises (PaQte), sensibilisation à l’entreprenariat.

Appel à des moyens sur le long terme

« La reconduction du dispositif "Quartiers d’été" est une bonne chose – le contraire eût été incompréhensible - mais cette réponse reste très insuffisante : elle ne prend pas en compte les jeunes d’autres territoires et notamment ruraux, regrette Vito Fortunato, secrétaire régional Sud SNPES-PJJ/FSU 34. Les pouvoirs publics sous-estiment totalement les effets de la crise sanitaire et sociale liée à la Covid-19, notamment sur les jeunes et plus encore sur ceux en difficulté  ». Une crise qui a également produit des effets considérables sur les secteurs associatifs et culturels durant dix-huit mois : « ils ont perdu de vue beaucoup de jeunes, le nombre de décrocheurs scolaires a explosé, le tissu social s’est délité, tout comme les relations sociales et familiales  ». Le syndicat appelle à une politique de grande ampleur pour soutenir les secteurs sociaux et culturels sur le long terme. Il réclame aussi le renforcement des services publics à hauteur des besoins supplémentaires qui s’annoncent.

Vacances apprenantes

L’opération « vacances apprenantes » a également été reconduite avec un budget dédié de 120 millions d’euros. Objectif ? Assurer la consolidation des apprentissages et contribuer à l’épanouissement des enfants à travers des activités culturelles, sportives et de loisirs, encadrées par des professeurs et des acteurs de l’éducation populaire. L’opération comprend trois mesures : écoles ouvertes et stages de réussite (pilotés par le ministère de l’Éducation nationale) et colos apprenantes. Cette année l’opération qui faisait partie du dispositif Quartiers d’été en 2020, sera gérée par la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA). En lien avec le ministère de la ville, les jeunes pourront bénéficier de séjours à la campagne, à la mer ou à la montagne, encadrés par des animateurs (parfois des professeurs des écoles) de structures d’accueil.

Faire voler des drones

En 2020, par exemple, l’association d’éducation populaire LePoleS a ouvert son atelier FabLab aux jeunes âgés de 9 à 15 ans en Ile-de-France et à Marseille. Deux semaines de stage pour apprendre à simuler le vol d’un drone puis le faire réellement voler ; découvrir le matériel du FabLab (imprimante 3D, découpeuse au laser, etc.) ; réaliser, scénariser et jouer dans une création audiovisuelle. « Les jeunes ont pu confectionner les décors avec une machine spécialisée et l’imprimante 3D, précise Naima Alibay, chef de projet et fabmanager. Alors que la crise sanitaire avait mis à mal la continuité pédagogique à l’école, ces stages non académiques ont permis de travailler nombre de compétences : rédaction, motricité, etc. Les jeunes se sont bien amusés, le pilotage des drones a attiré beaucoup d’enfants du quartier qui ont pu mettre leur grain de sel dans les recherches de thèmes pour les créations audiovisuelles. »
L’an dernier, le dispositif Quartiers d’été a accueilli 580 000 jeunes, soit un jeune sur trois vivant dans ces quartiers.

Katia Rouff-Fiorenzi

Photo 2 : Quartiers d’été à Montigny-les-Cormeilles - Activités à la piscine - © Antony Voisin / Terra
Photo 3 : Quartiers d’été à Montigny-les-Cormeilles - © Antony Voisin / Terra
Photo 4 : Quartiers d’été à Montigny-les-Cormeilles - Activités sur une structure aquatique - © Antony Voisin / Terra