N° 875 | Le 6 mars 2008 | Patricia Delage | Critiques de livres (accès libre)
Le modèle traditionnel de la famille a vécu, rejetant le modèle PME, Papa/Maman/Enfant, aux oubliettes. La famille aujourd’hui regroupe des duos où l’enfant devient le support essentiel, avec comme conséquence la fragilité du lien conjugal d’une part et le renforcement du lien parental d’autre part. Apparaît alors la notion « d’intérêt de l’enfant ». Si l’on reprend l’évolution historique, depuis la Révolution, le service national d’assistance devient un devoir sacré, une obligation de tous envers les enfants abandonnés.
Le point de départ de la réflexion menée par l’association nationale des placements familiaux, et retranscrite ici, est la réforme de la profession d’assistante maternelle qui devient celle des assistants familiaux « changement de terme, changement de statut et d’affiliation, modifications des modalités de formation…, tout cela a des conséquences au niveau des identités professionnelles. » L’intérêt de l’enfant demande à penser les aspects législatifs de protection de l’enfance et de prévention de la délinquance autrement que forcément contradictoires, penser à la protection de l’enfance autrement que par la seule obsession du danger.
Pour certains, la société, qui était vue comme une protection, est perçue alors comme menaçante, peut-être plus dans les catégories de populations en difficulté. « L’avenir du placement familial tient en grande partie à ce qu’en feront les principaux acteurs, ceux qui œuvrent sur le terrain. » La loi de 2005 fait de l’assistant familial un travailleur social, collaborateur du projet institutionnel. Son insertion réelle dans une équipe, sa préservation d’un certain isolement, la visibilité donnée à sa pratique, la prévention des risques, notamment en matière juridique, font partie, à titre d’exemples, des points développés.
Un ouvrage qui fait le tour de la question du placement familial grâce à une réflexion poussée à partir de réalités du terrain.
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