N° 1207 | Le 11 mai 2017 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Face à ce qui peut sembler une chute vers l’abîme tant en matière économique, écologique, financière, sociale ou politique, le corps social démontre sa créativité et sa vitalité. Les initiatives foisonnent, déployant des relations de coopération, promouvant la diversité. Après la démocratie directe athénienne et la démocratie représentative contemporaine, une troisième ère est en train de naître. Démocratie participative ? Elle s’enfermerait dans le local. Démocratie directe ? Elle donnerait au citoyen l’illusion d’être tout, individuellement. Démocratie sociale ? L’intérêt particulier l’emporterait sur l’intérêt général. Démocratie d’opinion ? Elle se limiterait à la quantification par les sondages.
Non, c’est une démocratie sociétale qui émerge, mobilisant bien plus les comportements que les droits et s’imposant par un mouvement allant non du haut vers le bas, mais l’inverse. C’est celle qui permet de construire des politiques avec les citoyens et non pour eux. Celle qui propose une responsabilité partagée entre élus et électeurs. Celle qui libère les énergies citoyennes seules à même d’apporter des réponses à la hauteur des défis. Ce dont a besoin la société, ce sont des lieux de rencontre, des espaces tiers participant à une co-élaboration des politiques publiques, en combinant l’émotion et le rationnel, la réflexion et l’action, la délibération et l’empowerment, le public et le privé, l’économique et le social, le local et le réseau.
Et l’auteur de revendiquer la création, dans chaque bassin de vie, de maisons de l’initiative citoyenne : de véritables lieux d’échange valorisant l’expertise d’usage, sortes de pépinières de solutions qui, en évitant de s’enfermer dans la seule contestation pour se faire force de proposition, libèreraient la créativité et l’innovation.
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