N° 1305 | Le 16 novembre 2021 | Critiques de livres (accès libre)
Ni plus ni moins que les autres
Et si ces enfants éduqués dans des familles homoparentales échappaient à la catastrophe et au danger qu’on leur a parfois prédits ? En donnant la parole aux principaux concernés, l’auteure vient contredire cette anathème. Avoir été conçu par procréation médicalement assistée, insémination artificielle ou relations hétéroparentales antérieures ne change rien à une éducation bienveillante : ce n’est pas la dimension juridique ou biologique qui compte, mais l’atmosphère de tendresse, d’amour et d’affection qui l’entoure. Elsa (20 ans) est convaincue que les efforts que doivent fournir les couples homosexuels pour avoir des enfants prouvent le réel désir de fonder une famille. Sasha constate que la violence qu’il a vécue ne vient pas de ses parents homosexuels, mais bien de la vague de haine provoquée par les opposants au Mariage pour tous. Léa (23 ans) attend avec impatience que la question des différentes sexualités ne soit plus un sujet. Anne-Lise (25 ans) refuse que le moindre signe de faiblesse, de malheur ou d’échec, qui peut survenir dans toute famille, vienne incriminer l’homoparentalité. D’avoir été élevée par deux personnes de même sexe a apporté à Laura (31 ans) une sensibilité accrue à la tolérance. Au contraire, refuser toute communication, tout dialogue, toute exploration des altérités, c’est risquer de s’enfermer dans ses préjugés et ses croyances, son ignorance se muant alors en haine.
Jacques Trémintin
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