Histoires de fumeurs de joints. Un psy à l’écoute des jeunes

Depuis une quinzaine d’années, la consommation de cannabis par les jeunes a connu un développement spectaculaire en France, comme dans le reste de l’Europe. Elle débute de plus en plus tôt : un quart des 14-15 ans a déjà fumé un joint.

Pascal Hachet, psychologue, prend en charge des jeunes et leur entourage dans le cadre d’un Centre de soins spécialisés aux toxicomanes (CSST) depuis 15 ans et dans un point accueil jeunes depuis huit ans. À travers des exemples de jeunes suivis dans ses consultations, il nous montre que la consommation de cannabis, sa fréquence, le degré d’attachement psychique au produit ont un sens et des conséquences différentes pour chacun. Le jeune fume-t-il occasionnellement avec des amis dans une ambiance festive ? Solitairement et quotidiennement dans sa chambre pour « limiter les conséquences mentales et relationnelles de la crise d’adolescence ? ». S’anesthésie-t-il pour supporter un mal-être important ? Selon la situation, Pascal Hachet, propose à l’adolescent ou au jeune des rencontres informelles d’information, un soutien psycho éducatif ou une prise en charge psychothérapeutique. Il nous parle aussi des adultes qui consomment du cannabis. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’un, voire les deux parents du jeune reçu aient déjà consommé, voir consomment actuellement du cannabis, ce qui n’est pas sans conséquence pour la prise en charge du jeune.

Enfin, le psychologue appelle de ses vœux à « un renforcement de l’articulation entre le champ judiciaire et sanitaire en terme d’orientation avec classement sans suite (absence de condamnation) de consommateurs de cannabis vers les centres d’aides et de soins, ainsi qu’un repositionnement réaliste dans la loi française sur les stupéfiants allant dans le sens d’une réglementation de l’usage du cannabis ».