N° 1293 | Le 13 avril 2021 | Critiques de livres (accès libre)
À la recherche de l’éthique perdue
Avec ses soixante-trois textes, notre pays n’est pas avare en références déontologiques. Pour s’y retrouver, il faut distinguer la morale (qui est un rapport de soi aux autres) de l’éthique (qui est un rapport de soi à soi). Mais, il faut aussi éviter de réduire l’éthique à un objet aux contours nets et définitifs, ce qui en ferait le guide spirituel infaillible d’une idéologie dogmatique. Parce qu’il y en a pléthore : éthiques de discussion, de conviction, de responsabilité, de situation, positive, critique, minimaliste, maximaliste, bioéthique… Chacun de ces chemins vient questionner, à sa façon, l’incertitude, les paradoxes et les dilemmes qui nichent au cœur du travail social. L’ambition n’est pas de discriminer le vrai du faux, mais d’identifier une représentation fausse de celle qui l’est moins. L’auteur identifie quatre concepts organisateurs venant alimenter la réflexion. La quête de justice qui cherche à traiter comme semblables des êtres qui ne sont pas identiques. L’autonomie qui fait participer la personne accompagnée à la décision la concernant. La bienfaisance qui est attentive au bien-être d’autrui. La non-maltraitance qui épargne toute souffrance inutile. Prendre une décision éthique ne s’impose pas d’elle-même avec la force de l’évidence. C’est une démarche plus qu’une pensée établie, un mouvement plus qu’un état et une recherche constante plus qu’une application.
Jacques Trémintin
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