N° 1197 | Le 8 décembre 2016 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)

La peau noire des anges

Yves-Marie Clément


éd. Le Muscadier, 2016, (188 p. - 12,50 €) | Commander ce livre

Thème : Mineur étranger

Qu’arrive-t-il quand, rêvant d’une vie meilleure, on tente depuis Madagascar de gagner Mayotte dans une pirogue avec ses parents et son petit frère et que l’embarcation chavire ? Yves-Marie Clément nous fait vivre le périple d’Angelina, adolescente de 13 ans prenant toujours bien soin de vieillir son âge, pour tenter de survivre. Sauvée in extremis de la noyade, elle retourne dans son île, à la recherche de ses parents, avant de commencer un long périple, comme « petite bonne malgache », qui la mènera à Beyrouth, Paris puis Fécamp.

Abandonnée de l’humanité toute entière, brinquebalée d’un point du monde à un autre, prisonnière d’une misère dans laquelle elle se sent enfermée comme dans une prison aux barreaux invisibles, Angelina subit plus qu’elle n’agit sur sa destinée. Ce qui rend le récit encore plus pathétique, c’est que l’auteur a choisi de faire vivre à son héroïne le quotidien de l’un de ces milliers d’enfants livrés à eux-mêmes, confrontés à des adultes sans grands scrupules et soumis à la banalité d’un sort qui semble relever d’un certaine routine. Bien peu d’adultes semblent vraiment s’en émouvoir mis à part… le lecteur.


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