N° 1197 | Le 8 décembre 2016 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Il n’y a pas d’âge pour les préjugés. Beaucoup d’enfants répètent les clichés qu’ils ont entendus dans leur entourage ou en créent par eux-mêmes face à ce qu’ils ne comprennent pas. Les auteurs en proposent vingt qu’ils déclinent pour mieux y répondre.
Depuis « les filles sont des chochottes » jusqu’à « pour se faire respecter, il faut taper plus fort que les autres », en passant par « les noirs ne sont bons qu’en sport », « les gays sont efféminés » ou encore « les juifs aiment l’argent » bien des stéréotypes trouvent ici un contrepoint bienvenu qui combat l’essentialisation ou rappelle le conditionnement culturel. On peut avoir un handicap, sans que sa vie ne soit fichue pour autant ; tout comme il est faux de se croire envahi par les immigrés. Être maman, ce n’est pas avoir le monopole de l’éducation des enfants, les papas y prenant leur part ; tout comme être un enfant adopté n’interdit pas de vivre une enfance heureuse. Imiter les autres donne un fort sentiment d’appartenance, mais chacun·e a droit de se montrer différent·e. Les chômeurs ne sont pas des profiteurs, les roms des voleurs et les filles habillées en robe des aguicheuses.
Autant d’idées reçues à combattre. Ce que fait très bien ce petit livre à l’aide de démonstrations simples et limpides.
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