N° 891 | Le 3 juillet 2008 | Patricia Delage | Critiques de livres (accès libre)
« Lire, c’est penser en l’absence des choses, c’est penser malgré et grâce à l’absence. » Dans le processus de lecture apparaissent deux notions essentielles : l’identité et la citoyenneté. En ce qui concerne l’identité, la lecture impose en effet d’avoir été à l’écoute de soi-même avant d’être à l’écoute des autres. Les ateliers de lecture deviennent alors des lieux non pas d’animation mais de médiation, de rencontres avec des personnes souvent victimes d’exclusion, en attente d’un mieux-être ou en souffrance. Lire c’est d’une certaine manière écouter l’autre et lui rendre son sentiment d’existence, c’est le respecter.
Pour expliciter ce postulat de départ, l’auteur décrit des ateliers types et donne des exemples d’écrits, une manière de rendre plus accessible le propos pour ne pas rester dans l’intention, et ose interroger le terme de bibliothérapie. La lecture devient un espace de jeu, de réconciliation avec le passé et permet d’aborder des thématiques comme le travail, l’œuvre, l’action. La lecture aborde la citoyenneté car elle constitue un lien social. L’atelier de lecture offre la possibilité de rencontrer des personnalités, d’organiser des sorties, d’assister à des conférences, de favoriser une élaboration collective propice à la réflexion. « Il n’y a pas de lecture possible sans espoir de parole. Les ateliers de lecture se doivent de créer ou d’entretenir cet espoir et je m’y applique », précise Marie-José Colet, psychologue clinicienne de formation.
Son ouvrage relate sa démarche et les conditions nécessaires pour favoriser le passage de personne en difficulté à celui de lecteur. Lutter contre l’illettrisme mais surtout créer un lieu d’insertion, d’acquisition de connaissances, d’études, de paroles, de liberté, tel est l’enjeu de l’atelier de lecture.
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