N° 1223 | Le 20 février 2018 | Jacques Trémintin | Critiques de livres (accès libre)
Autrefois, on exigeait des enfants qu’ils obéissent en se soumettant aux ordres. Aujourd’hui, on leur explique les règles et on accepte de discuter de leur application. Si certains y voient un recul de l’autorité, ce n’est pas le cas de Philippe Beck.
L’auteur commence par distinguer entre les règles et les limites. Pour lui, les règles protègent des droits absolus, se fondant sur des valeurs qui ne sont pas négociables (l’interdiction d’insulter correspondant au droit d’être respecté, par exemple). Les limites, quant à elles, renvoient à des besoins que l’on peut faire évoluer au gré des circonstances (on peut crier dans la cour, mais pas en classe). Les codes ainsi posés sont parfois enfreints, nécessitant une réponse de l’adulte responsable de l’enfant ou du groupe. Philippe Beck distingue alors ce qui relève du pénal (acte remettant en cause les conditions du vivre ensemble), du civil (dégâts qui ont été commis) ou du personnel (ce que la transgression traduit de la personnalité). Plutôt que de punir, en cherchant à se venger ou à faire souffrir, la sanction éducative qui doit alors être prise cherchera respectivement à restaurer le lien rompu, réparer ou dédommager la victime et faire progresser l’infracteur. En illustration, l’auteur propose différentes réponses possibles qu’il égrène, selon les âges et les circonstances, dans plus de cinquante situations concrètes.
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